dimanche 2 septembre 2012

Les Enchantements d'Ambremer, Pierre Pevel.

 Depuis quelques temps, je ressentais le besoin de lire "autre chose", quelque chose qui sorte de mes habitudes de lecture. J'avais envie de me lancer dans le steampunk, genre littéraire signifiant "punk à vapeur".  C'est un mélange de science-fiction uchronique qui prend ses sources dans la révolution industrielle et l'époque victorienne. Evidemment, le steampunk a été décliné et il est tout à fait plausible de le trouver dans des romans de fantasy, comme celui que je vais vous présenter ici.
Paris, 1909. La Tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes se baignent dans la seine, des farfadets se promènent dans le bois de vincennes... et une ligne de métro relie la ville à l'outremonde, le pays des fées, et à sa capitale Ambremer Louis Denizart Hippolyte Griffont est mage du cercle Cyan, un club de gentlemen-magiciens. chargé d'enquête sur un trafic d'objets enchantés, il se retrouve impliqué dans une série de meurtres. L'affaire est épineuse et griffont doit affronter bien des dangers un puissant sorcier, d'immortelles gargouilles et, par-dessus tout, l'association forcée avec Isabel de Saint-Gil, une fée renégate que le mage ne connaît que trop bien...
 D'ordinaire pas trop fan de fantasy - j'avais essayé d'en lire dans ma jeunesse sans succès, ce roman m'a réconcilié avec la fantasy, pour chose sûre. Peut-être parce que la fantasy n'y est pas excessive à mon goût on va dire. A l'exception que ce roman m'a littéralement enchanté !

Donc, ce roman est pour moi un gros coup de coeur. Sans trop de description fantaisiste, on parvient toutefois facilement à se dessiner les formes des personnages, les descriptions étant courtes mais précises. Ainsi, comment ne pas tomber sous le charme d'Isabel de Saint-Gil ? Elle qui maîtrise l'art de l'enchantement et qui sait se rendre irrésistible aux yeux des différents personnages, le lecteur n'en est pas moins conquis. C'est en partie ce qui fait le charme du roman. Puisque, de ce fait, il ne m'a été très difficile à chaque fois de poser ce roman. 

Au début, les histoires des deux groupes principaux sont séparés : d'un côté nous avons celle d'Isabel de Saint-Gil et sa petite bande venant de l'OutreMonde, et de l'autre nous avons Griffont, le mage, celui qui va aider la police à résoudre toutes ces histoires de meurtres bizarres. Donc, après le steampunk, la fantasy, on a une partie policière ! Et je peux le dire, tous ces genres sont maîtrisés et employés à la perfection. Pas de superflu. Tout juste ce qu'il faut. Bon, les grands méchants de l'histoire, on sait assez vite de qui il s'agit : une méchante reine de l'OutreMonde, et ses deux énormes gargouilles sanguinaires. Voilà qui change de l'ordinaire pour nos amis policiers. 

Ce qui j'ai apprécié dans ce roman, c'est les trajets qu'effectuent les personnages. Pas du tout sauté, ils ne sont pas anodins. On se complaît à suivre les personnages à la trace, puisque le trajet nous est fourni ! Et quand on a habité à Paris, cela nous rend un peu nostalgique, au point qu'on a envie de visiter le Paris de Pierre Pevel, ce Paris qui semble si merveilleux sous sa plume.


J'ai découvert ce roman par hasard, sachant que je désirais en fait acquérir Viktoria 91 du même auteur, mais disons qu'il est INTROUVABLE. Et ****. Je ne suis pas déçue de celui-ci en tout cas, au point que je pense que je serais capable de le relire d'ici quelques mois. D'ailleurs, au cours de ma lecture, j'ai découvert qu'il y avait une suite, un tome 2, se nommant L'elixir d'oubli. J'avais vite fait des recherches en me rendant compte qu'il était impossible de se le procurer à moins de 36 euros ... J'étais tellement déçue ! Mais Amazon m'a sauvé la vie. Une fois que j'ai fini ce livre, le lendemain même, je retourne sur cette fameuse page Amazon et MIRACLE, Amazon a été réapprovisionné, comme par magie ! En neuf, 15 euros. Du coup, ce sera sûrement ma prochaine critique sur ce blog !

dimanche 12 août 2012

La femme du vampire, Nina Blazon.

Voici le genre de couverture et même de titre qui ne me donne pas envie de lire. Pourtant, je l'ai lu parce qu'il m'a été conseillé par un ami de très bon goût ! 
Cette jeune femme, habillée de rouge, et ce titre La femme du vampire pourrait faire parti d'un univers dit "bit-lit" décrit dans ce blog-ci : Books-tea-pie : bit-lit. Un univers bien à la Twilight (romans que j'ai lu, mais que je n'ai pas eu le courage de terminer tellement je trouvais que l'histoire partait en cacahuète pour rester gentille), où les vampire sont gentils, beaux à tel point que toutes les filles en tombent amoureuses. A ceci, je dis STOP. Alors, en voyant cette couverture, n'importe qui se dit qu'il s'agit d'un roman bit-lit qui raconte l'histoire d'une femme plutôt normale mariée à un vampire.

Détrompez-vous ! Cette couverture est traître ! Je recherche actuellement la traduction véritable du titre originel, qui se trouve être Totenbraut. Et de ce que je peux en penser, ce n'est pas "la femme du vampire". En gros, cela se traduit par "une épouse morte". Étrange non ? Je perçois là une tentative marketing pour vendre le livre... Et en regardant les commentaire sur Amazon, je l'ai bien remarqué. Certaines personnes s'attendaient à un roman bien bit-lit, et donc ont été réellement déçues. 

L'histoire est bien différente de ce genre du bit-lit. Le vampire dans l'histoire, je l'ai attendu très longtemps, et ce n'est qu'au dernier tiers du roman qu'on aperçoit le terme vampire.
Retraçons un peu l'histoire :

"Il y a des instants dans la vie où le coeur s'arrête de battre et où le sang se glace. Aujourd'hui, je sais que c'est le baiser de la mort qui nous effleure pendant ces quelques secondes."
Au XVIIIème siècle, en Serbie, la jeune Jasna est vendue par son père à Jovan, un riche propriétaire, qui cherche une épouse pour son fils Danilo. Elle quitte alors ses soeurs et la maison paternelle pour s'installer dans les trois mystérieuses tours de la famille Vuković. Très vite, Jasna réalise que son mari cache un sombre secret. Une fois le mariage célébré, il ne l'approchera plus jamais. Des faits effrayants se produisent : morts suspectes de villageois, moutons égorgés, chevaux blessés... Danilo serait-il un vampire ? C'est avec Dušan, un bûcheron fantasque - le seul à lui avoir tendu la main- que Jasna va découvrir toute la vérité.
Beaucoup de personnes ne s'attendaient pas à un ouvrage faisant un retour sur les origines du vampire, celui de l'est, celui qui effraie, celui qui provient de la célèbre région de Transylvanie. Pourtant, c'est bien de cela dont il s'agit. Et c'est tant mieux si j'ose dire. Avec toutes ces histoires d'amour florissantes qui portent comme sujet les vampires, il fallait un retour aux sources. Le vampire a fait peur, il suffit de connaître l'histoire de Vlad l'empaleur pour le savoir. Et dans ce roman, le vampire fait peur aussi. Au début, il n'est qu'une méfiance, qu'un mot qu'on pense mais que l'on n'ose pas prononcer sous peine d'être foudroyé par la malchance. Ici, le vampire n'a pas de prénom, on l'appelle tout simplement Vampire. Et il a un statut vraiment particulier, mi-bête mi-homme. Il y a une volonté de tolérance du vampire ; l'héroïne, horrifiée au départ par sa vue, va changer d'opinion au sujet du vampire, et va vouloir le protéger. En tout cas, il n'y a pas d'histoire d'amour entre Jasna, l'héroïne, et le vampire ! C'est ce qui fait vraiment plaisir.

Ce que j'ai aimé dans ce bouquin, c'est son retour aux sources. La Serbie, un pays de l'est, dispose de nombreuses légendes au sujet des vampires. On retrouve aussi les quelques rituels pour échapper au mal du vampire, comme le fameux ail, de l'aubépine, des croix chrétiennes. La Serbie a beau être un pays chrétien, l'orthodoxie est quelque chose de totalement différent de notre catholicisme, et j'ai apprécié observer les différentes coutumes et traditions, comme le mariage qui doit normalement s'effectuer en automne, plein de petits détails qui ne sont pas passé à la trappe de la traduction, et qui rendent l'oeuvre totalement intéressante du début à la fin.On retrouve aussi cette haine entre Serbes, et Turcs, ces derniers représentant le mal, le pécher, et j'en passe encore.
 Il est tout à fait possible d'imaginer les lieux, qui sont relativement restreints, mais qui permettent de bien cerner le décor, et de l'apprécier encore plus.
Evidemment, ce roman brave la condition de la femme de l'époque, afin d'en faire une héroïne attachante sans pour autant la rendre anachronique. Mariée à 16 ans, cette jeune fille aurait pu être la parfaite femme au foyer, c'était son rôle après tout. Mais en cherchant les secrets qui rongent sa nouvelle famille, elle fait preuve d'indépendance et d'une profonde solitude. Venant de Hongrie il me semble, elle a dû recommencer une vie, chose non facile. Cette quête la donc rendue plus mature, et fait que ce roman est vraiment à part dans l'univers de la bit-lit.

Autre chose pratique, l'éditeur a fournit un petit mémo au début du roman en ce qui concerne la prononciation des noms. Au début, c'est un peu compliqué, n'étant pas germanophone, mais au fil du roman on s'y retrouve bien, le roman étant assez long justement pour s'y retrouver.

Au final, ce livre est une grosse surprise pour moi, très positive. Déjà par la couverture, je ne m'attendais pas à une histoire de ce style, bien au contraire ! L'histoire est vraiment attachante, et il est impossible de lâcher le bouquin quand on est proche de la fin. Je le conseille vivement à tous ceux qui en ont marre de ces Twilight et compagnie !

jeudi 5 juillet 2012

La mécanique du coeur, Mathias Malzieu

Voici un livre qui trônait dans ma bibliothèque depuis un long moment, et malheureusement je l'avais mis de côté, à tord. A plusieurs reprises, on me l'avait vivement conseillé et j'ai laissé le temps prendre le dessus. Cette fois, je l'ai ressorti de la poussière et je me suis plongée littéralement dedans. 
Edimbourg, 1874 : le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son coeur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve. Depuis lors, il doit prendre soin d'en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions ! Le regard de braise d'une petite chanteuse andalouse va mettre le coeur de Jack à rude épreuve... Un conte initiatique cruel et merveilleux.

Mathias Malzieu est le chanteur de Dionysos. On pourrait se poser des questions quant à son intention d'écrire plus que des chansons ; j'attendais donc beaucoup de ce roman. Mais j'ai été très agréablement surprise dès les premières lignes. Chaque ligne est traversée par de la magie. Ce monde que nous crée Malzieu, il ressemble un peu à du Tim Burton. C'est sombre, mais touchant. C'est étrange, mais on aime ce monde. 

Le XIXème siècle est une période parfaite pour ce genre d'ambiance sombre à souhait. On se dit qu'il aurait été tout à fait imaginable de mettre une horloge pour soutenir le coeur. Après tout, aujourd'hui nous avons le "Pacemaker" comme stimulateur cardiaque. Ce n'est pas du tout un sujet léger qu'a choisi l'auteur, bien au contraire. Le thème de la maladie en entraîne bien d'autres, qui en sont touchants... On sait tous à quel point les enfants sont moqueurs entre eux et ce roman nous trace le mal-être de ce petit Jack, qui possède quelque chose d'unique, que personne d'autre de possède : une horloge avec un coucou dans son coeur, qui ressort de sa poitrine. Cela fait du bruit, cela fait peur, ce tic tac qui n'en finit plus. C'est ce thème de l'intolérance qui m'a véritablement frappé dans La mécanique du coeur,  la différence nous joue bien des tours, et il est dur de se faire accepter tel que nous sommes vraiment, surtout quand nous sommes enfants, et où on nous apprend à être "normal". Ce roman nous laisse réfléchir sur cette notion de normalité ; de quoi s'agit-il vraiment ? Peut-on vraiment la délimiter ? Ce petit, il ne se fait accepter que par les personnes qui ne pourrait pas entrer dans cette normalité justement : Madeleine, sage-femme qui a eu le malheur de ne pas pouvoir mettre au monde un enfant, qui est dite sorcière, deux prostitués, et un alcoolique. On peut dire que le pauvre n'a rien pour lui, à l'exception de son amour pour une petite danseuse andalouse à moitié myope, mais mignonne à souhait.

Et comme tous les petits garçons de son âge, il tombe amoureux. La figure de l'amour dans ce roman est très sombre, et surtout désespérante. Tout au long de l'histoire, on suit les rebondissements avec une hâte, c'est qu'à la fin les deux jeunes se rejoignent et vivent leur amour sans se soucier du monde. Au fil des lignes, on espère, comme le petit Jack, que son bonheur est proche. L'attachement à ce personnage est énorme, Malzieu est parvenu à rendre cet enfant tendre, attachant, au point qu'on aimerait bien être à côté de Jack, le guider, être en quelque sorte sa conscience. Peut-être est-ce mon côté maternel qui resurgit.

Ce roman regorge aussi de surprises totalement inattendues ! Des personnages célèbres apparaissent dans l'histoire, comme Jack l'éventreur ou encore Georges Mélies et son côté un peu déjanté. Le second possède un rôle vraiment important dans ce roman, c'est ce qui est appréciable. Rendre vie à une personne aussi génial, c'est vraiment un super hommage.

Ma mécanique du coeur est vraiment une grosse surprise pour moi. Je me suis laissée embarquée dans cette histoire touchante et au final, elle m'a fait un bien fou. Je cherchais quelque chose d'original, et je passais mes lectures en cherchant le roman qui serait le déclic pour moi. Je suis bien tombée. A tous ceux qui hésite, foncez ! Vous ne serez pas déçus !

Un film apparemment est en cours... En espérant qu'il soit à la hauteur de cette oeuvre magnifique !

samedi 23 juin 2012

Petit hommage à Boris Vian.

Qui ne connaît pas Boris Vian, même de nom ? Cet homme était pour moi un prodige de la musique et de la littérature. Malheureusement, il s'est éteint le 23 juin 1959, nous commémorons aujourd'hui sa mort tragique, une crise cardiaque lors de la projection du film J'irai cracher sur vos tombes tiré de son roman. J'ai décidé aujourd'hui de faire un point sur certains de ses chefs d'oeuvre que j'ai dévoré et que je dévore encore.

J'irai cracher sur vos tombes est le premier roman que j'ai lu de Boris Vian, durant la période de la fin du lycée. Ce roman a crée une vive polémique dès le moment où il est sorti. Déjà par l'utilisation d'un pseudonyme - Vernon Sullivan. L'histoire, c'est celle d'un garçon plutôt métisse qui vit dans le sud des Etats-Unis. Ce garçon voit son frère pendu parce qu'il affichait une relation avec une femme blanche. Par vengeance, il va changer de ville et devenir libraire, se faire des amis tournant dans le genre alcool et sexe. Lire du Boris Vian, c'est facile : c'est court, simple à lire, très drôle, mais surtout très critique. L'humour est cynique à souhait, et c'est ce qui me plaît. Je considère que la littérature est une arme très puissante, et en lisant cette oeuvre, on comprend bien pourquoi. La critique de la société se fait vive au point que l'histoire se transforme, c'est ce qui fait que ce roman est une prouesse. Il est évident que je conseille cette lecture, parce qu'il s'agit d'un classique incontournable et divertissant.
Il existe donc un film tiré de ce roman, qui est sorti donc en 1959. Le problème de ce film, c'est qu'il a littéralement tué Boris Vian, puisque ce dernier est mort d'une crise cardiaque lors de la première projection. Je l'ai téléchargé, mais je ne l'ai pas encore regardé, je ne peux donc pas encore attester de sa nullité. 

L'écume des jours est peut être bien son roman le plus connu et le plus apprécié ; à juste titre. Je possède une magnifique version, dégotée lors d'une foire aux livres à Chaumont organisée par Amnesty Internationale. 
Je trouve cette version magnifique, et ce livre reste pour moi l'un des plus beaux que je possède, aussi bien pour son apparence que pour son contenu. Je me rappelle encore la première fois que j'ai fini cette merveille, j'en ai été bouleversée pendant plusieurs jours. J'ai pleuré comme une madeleine et je n'en revenais toujours pas. Je n'ai jamais vraiment ressenti ce genre de chose avant cette lecture. La poésie qui se dégage de ce roman est sublime, et j'ai adoré toute l'histoire qui tourne autour du nénuphar... mal de Chloé, la petite amie de Colin. 
Tout dans ce roman est bouleversant. L'histoire commence par des inversions, on vit dans un monde absurde, mais on aime ça. Les souris ne sont pas rejetées. Colin est le héros de ce roman, il est riche et n'a pas besoin de travailler. Par contre, son ami Chick est ingénieur, et n'a pas assez pour vivre. Rien que par cette inversion, on peut se rendre du monde que nous fournit Boris Vian. C'est absurde, mais ça fonctionne. Tout le monde est bouleversé, et raconter son histoire, c'est détruire l'image qu'insuffle Vian au fil de la lecture. Petite anecdote sympa, Chick est un fan de Jean-Sol Partre ! 
Une version cinématographique est actuellement en cours de préparation par le réalisateur Michel Gondry et comment dire... Je suis réellement sceptique. Quand je vois ses films, hum c'est pas du grand film. Par exemple, j'ai détesté Eternal Sunshine of the Spotless Mind, ou encore the Green Hornet (celui là je ne l'ai même pas regardé...). Je n'ai pas vraiment envie de voir ce chef d'oeuvre passé entre ses mains... Je ne veux pas trop m'avancer, parce qu'après tout, ça sera peut être un film pas mal. Mais je reste tout de même sceptique. Réponse en 2013 de toute façon.

Et on tuera tous les affreux, c'est aussi un de mes coups de coeur de Vian. Ici se dégage une vraie critique de la beauté et le titre est vraiment explicite. Enlevé un jeune homme sublime, qui est décidé à rester vierge jusqu'à ses 20 ans, le forcer à faire l'amour avec une femme sublime... Et une enquête ! Ce roman m'a laissé de bons souvenirs, et quand j'y repense, j'ai beaucoup ri en le lisant. Certes, ce n'est pas mon préféré, que je ne trouve pas aussi profond que les deux romans cités plus haut. Cependant, il n'en reste pas moins un délice. 






L'oeuvre de Boris Vian est riche et profonde. Réaliser un seul article sur lui serait le réduire à l'état de poussière, alors même qu'il a crée un univers immensément riche. Je n'ai pas encore lu toutes ses oeuvres, que je réserve pour des moments disons importants de ma vie. C'est un peu bête, j'adore le lire et je pourrais tout dévorer d'une traite. Pourtant, je souhaite le savourer pour conserver les plaisirs. 

vendredi 15 juin 2012

Shutter Island.

Shutter Island, Dennis Lehane.

Voici donc un petit bouquin que j'ai dévoré il y a déjà pas mal de temps (genre 3-4 mois), mais faute de temps à cause de mes études bien prenantes, je n'ai pas pu donner un petit avis ici même, alors je rattrape mon erreur aujourd'hui même !

Nous sommes dans les années cinquante. Au large de Boston, sur un îlot nommé "Shutter Island" se dresse un groupe de bâtiments à l’allure sinistre. C’est un hôpital psychiatrique dont les patients, tous gravement atteints, ont commis des meurtres. Lorsque le ferry assurant la liaison avec le continent aborde ce jour-là, deux hommes en descendent : le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule. Ils sont venus à la demande des autorités de la prison-hôpital car l’une des patientes, Rachel Solando, manque à l’appel. Comment a-t-elle pu sortir d’une cellule fermée à clé de l’extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d’une malade ou cryptogramme ? Au fur et à mesure que le temps passe, les deux policiers s’enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu’au choc final de la vérité. Avec Shutter Island, Dennis Lehane est au sommet de son art.
En 2010, je suis allée voir ce film au cinéma. J'aime beaucoup les films de Leonardo Di Caprio en général, bien souvent dans les films de Martin Scorsese comme celui-ci. Je me rappelle ma sortie du cinéma... Époustouflée ! S'ensuivit alors une longue discussion sur la fin de cette histoire brillante. Quand j'ai eu l'occasion de me "procurer" cette petite perle au Salon du livre de Paris 2012, j'ai sauté sur l'occasion. Tout simplement parce que le film m'avait vraiment marqué. En deux ans, j'avais tout de même oublié plus de la moitié du film, donc le lire ne me posait pas de problème.
Il est vrai que lire un thriller quand on a déjà vu son adaptation au cinéma, cela peut paraître étrange. Quand on découvre la fin, toute l'histoire est élucidée, au point qu'on pourrait ne plus avoir envie de retrouver cette histoire même si elle est dans un bon bouquin. Je n'ai par ailleurs pas l'habitude de lire des thrillers, me contentant d'une littérature un peu plus traditionnelle on va dire, plus classique - je lis en ce moment Madame Bovary de Flaubert. Lire Shutter Island était pour moi un second souffle, un moyen de changer de registre tout en sachant qu'il s'agit d'une valeur sûre.

Une fois ouvert, il m'était pénible de refermer ce livre. Un peu comme on relit un livre, je me suis prise au jeu de la recherche d'indices qui me dévoileraient la fin que je connais déjà. Il y en a ! Ce sont quelques subtilités, mais cela est vraiment présent à trouver. Plus j'avançais dans ma lecture, plus je me rendais compte que je parvenais à déchiffrer cette histoire incroyable. Vous dévoilez cette histoire, outre le résumez que vous voyez sur le dessus, serait un parjure ! Car cela ne servirait plus à rien de lire ce thriller, c'est le but. 

La lecture se fait assez facilement, ce n'est pas un livre réellement complexe, ce qui me laisse penser qu'il a été assez bien traduit. Les phrases ne sont pas lourdes à la lecture, ce qui fait qu'on se laisse facilement emportée par l'histoire. Comme je n'ai jamais lu de thriller à l'exception de celui-ci, je n'ai aucune comparaison à faire... Je ne doute pas qu'il y a meilleur thriller, mais je pense qu'il doit y avoir sincèrement bien pire ! Parce qu'à part le début qui est un peu long à démarrer, où il faut bien comprendre les différentes analepses et prolepses, la lecture se réalise de plus en plus facilement, une fois le processus compris.
Par contre, je peux comparer au film et j'assure que le livre est tout aussi bien. J'ai été agréablement surprise par la fidélité du film en règle général, peu de passages ont été modifié ou omis. Mon seul regret, c'est vraiment la psychologie des personnages qui n'est pas accentuée dans l'oeuvre. Dans un sens, le film m'a vraiment aidé de ce point de vue là. Parce qu'il s'agit vraiment là du point faible de ce livre.
Autre petit problème en ce qui concerne la version poche, c'est que la couverture s'abîme bien trop vite - alors que j'ai l'habitude de prendre bien soin de mes petits livres fétiches, c'est dur à vivre ! 

Toutefois, à ceux qui n'aurait pas vu le film ni lu le livre, je conseille vraiment les deux. Le livre n'est pas très gros, alors la longueur ne devrait pas rebuter les personnes intéressées.

mardi 24 avril 2012

Le Miroir de Cassandre

Et vous, que feriez-vous si vous vouliez voir le futur et que personne ne vous croie ?

Voilà ce qui se trouve à l'arrière de ce gros roman. C'est bien peu, mais cela suffit à vous convaincre de l'acheter. J'adore Bernard Werber, c'est un auteur qui sort du lot. Comme cela fait un moment que j'ai lu ce livre, j'ai cherché des résumés sur le net. Telle ne fut pas ma surprise quand j'ai remarqué  les nombreux avis défavorables que les gens ont donné de ce roman. Du coup, je me suis remémorée ma lecture... Et je reste sur ma position, j'ai aimé. Pas autant que d'autres romans de lui, certes. Ce n'est pas le meilleur, mais pourquoi le descendre à ce point ? Je ne comprends pas.

Cassandre Katzenberg s’enfuit de l’école des Hirondelles avec à son bras, une montre où il est inscrit : Probabilité de mourir dans les 5 secondes. C’est un certain « D » qui la lui offert. En cherchant à se cacher de la police, la jeune fille aux grands yeux gris clairs se retrouve dans une décharge où les détritus continuent à s’empiler sans que plus personne ne se préoccupe de ce qu’ils deviennent. Là, vivent Orlando, Fetnat, Kim et Esméralda, tous habitants du village qu’ils ont créé et appelé Rédemption.
Si la jeune fille voit les attentats à venir, elle a tout oublié de son enfance. Son passé ne commence qu’à partir de ses 13 ans. Cassandre finit par découvrir qu’elle a un frère génie. C’est lui qui a inventé la montre capable de signaler à celui qui la porte le pourcentage de probabilités qu’il a de mourir.
Aidés des quatre clochards, Cassandre remonte bien plus loin que sa vie-ci et découvre que ses parents l’ont programmée à deviner le futur. Ensemble, ils veulent essayer de sauver le monde en tentant de faire comprendre à leurs congénères qu’ils sont menacés par la surpopulation, la pollution, les guerres, les épidémies et le terrorisme.


Derrière ce roman se cache tout de même des thèmes forts... Paris en dépotoir géant, ne serait-ce pas le futur de cette ville si les déchets continuent à polluer de plus en plus ? Ce roman laisse quand même à réfléchir, et je pense que c'est ce que l'auteur désirait nous montrer.

L'importance de la lecture chez les enfants.

Voici un sujet qui me tient bien à cœur. Face à la nouvelle jeunesse de notre pays, j'ai l'impression que la lecture est tombée en désuétude. C'est bien dommage... Je ne sais pas vous, mais dans mon entourage, les personnes écrivant sans grosse faute se font rares. Surtout chez les jeunes en fait, collège principalement. 
Par hasard, je suis tombée sur cette vidéo qui est vraiment pas mal, malheureusement ce n'est pas pour la France (dommage !) mais pour les Etats-Unis, où les problèmes sont beaucoup plus conséquents.
Ça se voit bien que c'est Américain ce truc .. !

samedi 7 avril 2012

Samarcande, Amin Maalouf


Samarcande c'est la Perse d'Omar Khayyam, poète du vin, libre penseur, astronome de génie, mais aussi celle de Hassan Sabbah, fondateur de l'ordre des Assassins, la secte la plus redoutable de l'Histoire.



Samarcande, c'est l'Orient du XIXè siècle et du début du XXè, le voyage dans un univers où les rêves de liberté ont toujours su défier les fanatismes.

Samarcande, c'est l'aventure d'un manuscrit né au XIè siècle, égaré lors des invasions mongoles et retrouvé des siècles plus tard.

Une fois encore, nous conduisant sur la route de la soie à travers les plus envoûtantes cités d'Asie, Amin Maalouf nous ravit par son extraordinaire talent de conteur.


Le semestre dernier, j'ai suivi un cours d'histoire ayant pour sujet "Le temps des croisades". D'ailleurs, j'ai trouvé ce cours passionnant, découvrant l'autre aspect des croisades que je ne connaissais absolument pas, à savoir le côté arabe de ces expéditions. Je devais faire un exposer sur deux textes traitant des Assassins, secte chiite du Moyen-Age. C'était aussi la période où je jouais à Assassin's Creed, développé par Ubisoft (donc un jeu français !). Tout coïncidait, c'était parfait. Le premier volet de cette série se déroule en Terre Sainte, durant les Croisades. Mon but était surtout de connaître la vérité sur cette histoire des Assassins. 


En faisant mes recherches, je suis tombée sur une nouvelle étymologie du terme Assassin : assâs qui signifierait fondement. Cette étymologie, nous la retrouvons dans ce roman Samarcande, de Amin Maalouf, écrivain franco-libanais. Je ne connaissais absolument pas cet auteur qui est pourtant un membre de l'Académie Française depuis 2011, un grand homme tout de même ! Je me suis donc aventurée dans cette lecture, et mon univers s'est transformé.
Omar Khayyam est le personnage central de ce roman, c'est un poète, érudit de son temps. De manière romancée, on suit son parcours d'écrivain et de figure éminente de son temps, qui rencontre un homme qui va changer de nombreuses choses aussi bien dans la politique que dans la religion, c'est Hasan-i Sabbâh. A ces personnages se mêle un autre homme, Benjamin O. Lesage, qui est en fait le narrateur issu du XIXème siècle. Et si autant de siècles séparent ces hommes, c'est tout simple : Benjamin possédait un trésor inestimable, un recueil des Robâïyât d'Omar Khayyam. 
L'histoire se déroule dès 1072 dans la ville de Samarcande, très riche culturellement. Natif de Nichapour, poète, mathématicien, astronome, Omar a dû voyager énormément. Un éminent homme de Samarcande lui offre un manuscrit vierge, il souhaite voir retranscrit les merveilleux poèmes d'Omar : ceci sera le manuscrit de Samarcande.
Avec une petite once de romance, nous parcourant différentes villes d'Iran.
Tout une partie de ce roman est consacré au "Paradis des Assassins", mouvement fondé par Hasan. On découvre comment cette secte s'est formée, puis s'est développée. Personnellement je suis fascinée par cette secte des ismaéliens, tout simplement parce qu'elle va au-delà des templiers qui nous semblent si simplet à côté ! Une secte qui recueille de jeunes garçons dans les alentours, pour les former aux enseignements d'élites comme les langues comme le latin, le grec, le romain... On leur promettait le paradis si ces assassins parvenaient à tuer la cible désignée par le grand sage. Une seule arme : un poignard d'or. Ils étaient des Kamikazes, les assassins devaient mourir après avoir abattu leur cible. Et il s'agissait d'une arme redoutable ! Malheureusement, les Assassins ont été pour la plupart décimés par les troupes Mongoles en 1256... mettant ainsi le feu à de nombreux livres précieux qui furent perdus à jamais.

Ce roman m'a permis de connaître deux personnages absolument remarquable, Omar et Hasan. Je suis fascinée par ces figures qui ont apporté énormément, à mon sens, à l'histoire. Pour la petite anecdote, le recueil d'Omar Khayyam se trouvait à bord du Titanic... Encore une perte tragique dans le monde littéraire, c'est certain. 

vendredi 6 avril 2012

Mary Ann Shaffer & Annie Barrows, Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates.



Petite trouvaille du Salon du Livre 2012 qui se déroulait Porte de Versailles à Paris. Cela  fait pas mal de temps que mes yeux rivaient sur cette petite merveille. Le nom de l’œuvre est tout juste énorme, on ne peut pas l'oublier. J'ai pris ce livre sans savoir quel était le sujet de l'histoire. Juste pour le titre, juste la couverture et j'ai eu raison de le prendre !
Un paquet de lettres, un stylo-plume, des timbres ... Cela signifie donc qu'il s'agit d'un roman épistolaire. Personnellement, je suis une fan inconditionnelle des Liaisons dangereuses de Laclos, et il est pour moi très difficile d'atteindre son niveau. Et pourtant, je me suis régalée ! On lit les lettres sans pouvoir s'arrêter.


L'histoire est plaisante, bien que le sujet soit la fin de l'occupation allemande lors de la seconde Guerre Mondiale. C'est un sujet très dur, mais chapeau les écrivaines, elles sont parvenues à rendre ce livre attachant, émouvant. 
C'est l'histoire d'une femme londonienne écrivain, prénommée Juliet Ashton, qui reçoit une lettre d'un homme mystérieux de Guernesey. Cet homme, Dawsey Adams, lui avoue qu'il a racheté un de ses anciens bouquin de Charles Lamb, où il y figurait ses coordonnées. Plus encore, il dévoile son appartenance à un groupe littéraire du nom du Cercle des amateurs de littérature et de tourte aux épluchures de patates. L'histoire de la création de ce cercle est hilarante, je ne souhaite pas gâcher la surprise, ce serait tant dommage ! Bref, pour en revenir à notre résumé, s'ensuit alors une longue série de correspondance entre la jeune Juliet Ashton et les membres de ce cercle ; son but est d'écrire un roman sur l'occupation allemande qui s'est déroulée sur l'île de Guernesey. 
Ce roman épistolaire est plus qu'un simple livre sur l'occupation. Il traite des souvenirs douloureux de personnes ayant subi ces années abominables. On y voit les gens de cette petite île tenter de s'en sortir, tenter d'oublier, tenter de revivre. Personnellement, ce que je savais de la Seconde Guerre, c'était grâce à mes cours d'histoire. Et même si on sait à quel point cela à put être affreux à vivre, on ne saura jamais vraiment ce qu'il se passe pendant une telle occupation si on ne le vit pas. A défaut de nous montrer comment y survivre, ce livre nous montre comment s'en sortir et ici, c'est passé par la littérature. Les livres les ont sauvé de cet enfer.  
En résumé, je conseille ce livre parce qu'au fil des pages, diverses émotions nous traversent au point qu'on ne souhaite plus le lâcher mais juste le finir.

dimanche 1 avril 2012

La folie Hunger Games.

Hunger Games, Suzanne Collins, sciences-fiction/contre-utopie
Avec sa récente sortie au cinéma, mercredi dernier il me semble, plus personne ne peut passer à côté de ce nouveau "phénomène". 
Une personne extrêmement généreuse et adorable à souhait m'a offert le premier tome l'été dernier. Je n'ai pas pour habitude de suivre les actualités littéraire - c'est bien dommage d'ailleurs, je suis donc tombée sur les couvertures plutôt alléchantes dans un célèbre magasin culturel. C'est bien connu, les belles couvertures vendent plus ! Des couvertures simples, épurées, et qui donnent vraiment envie de feuilleter les livres.





En lisant le résumé, je me suis tout de suite dit "Tiens, une version de Battle Royale pour la jeunesse". Battle Royale, c'est phénomène qui a marqué ma vie d'adolescente lycéenne. Des jeunes qui doivent s'entretuer à coup de hache, d’arbalète et de poêle, c'est quand même quelque chose ! Pourtant, en lisant Hunger Games, j'ai trouvé cela très différent. D'abord, Hunger Games est écrit pour des lecteurs adolescents, là est toute la différence. Ce n'est pas aussi violent, l'histoire de fond n'est pas la même et les personnages sont beaucoup plus attachants (notamment Peeta !)
Hunger Games, c'est pour moi d'abord la réconciliation avec la lecture jeunesse. Mes études m'ont éloigné de cette littérature, mon cerveau a été formaté par Platon et Aristote ; j'ai eu envie de retourner vers quelque chose de plus calme et reposant, et le premier tome de Hunger Games a été pour moi une véritable révélation ! Il est très difficile de laisser de côté ce livre. L'histoire est prenante, entrainante, et on a toujours envie de savoir la suite, toujours. 
C'est l'histoire d'un pays, Panem, dirigé par le "Capitole" qui est un puissant gouvernement dictatorial. Panem est divisé en 12 régions dont chacune possède une spécialité. On suit une fille au nom un peu bizarre mais sympathique, Katniss Everdeen, du district 12. C'est une sacré fille quand même, elle assume seule sa famille, chasse alors que c'est interdit, la parfaite héroïne ! Mais à Panem, chaque année, le Capitole organise un jeu de télé réalité où une fille et un garçon de chaque district seront tirés au sort afin d'aller s'affronter dans une arène à l'aide d'armes en tout genre. Un seul gagnant -en théorie, survivra. Tout cela dans le but de dissuader des potentiels rebelles. Évidemment, notre jeune Katniss, agée de 17 ans, sera de la partie, accompagnée de Peeta, un jeune homme secrètement amoureux d'elle.
Tout au long de la lecture du premier tome, et même des suivants, je me suis prise au jeu, j'étais prise dans l'histoire à vouloir que Katniss gagne, à vouloir que Peeta survive, à vouloir qu cette abomination des Hunger games prenne fin. Mais on n'est rassasié qu'à la fin du tome 3, quand toute cette histoire se termine. Au fil de ses tomes, on s'attache aux personnages, à tel point que les quitter rend un peu triste. 
Derrière toute cette histoire se cache une réelle critique de la société. Les jeux de télé réalité vont à chaque fois de plus en plus loin, et c'est là que la citation d'Amélie Nothomb dans Acide Sulfurique prend tout son sens :
Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus : il leur en fallu le spectacle.

Je n'ai pas souhaité parler trop de ces livres, tout simplement parce qu'en dire trop gâcherait le plaisir des lectures ! Car je conseille vivement ces livres, tout simplement parce que passer à côté serait une erreur. Les heures de lectures ne se comptent pas, on lit sans vouloir s'arrêter, qu'on soit petit ou grand.