dimanche 12 août 2012

La femme du vampire, Nina Blazon.

Voici le genre de couverture et même de titre qui ne me donne pas envie de lire. Pourtant, je l'ai lu parce qu'il m'a été conseillé par un ami de très bon goût ! 
Cette jeune femme, habillée de rouge, et ce titre La femme du vampire pourrait faire parti d'un univers dit "bit-lit" décrit dans ce blog-ci : Books-tea-pie : bit-lit. Un univers bien à la Twilight (romans que j'ai lu, mais que je n'ai pas eu le courage de terminer tellement je trouvais que l'histoire partait en cacahuète pour rester gentille), où les vampire sont gentils, beaux à tel point que toutes les filles en tombent amoureuses. A ceci, je dis STOP. Alors, en voyant cette couverture, n'importe qui se dit qu'il s'agit d'un roman bit-lit qui raconte l'histoire d'une femme plutôt normale mariée à un vampire.

Détrompez-vous ! Cette couverture est traître ! Je recherche actuellement la traduction véritable du titre originel, qui se trouve être Totenbraut. Et de ce que je peux en penser, ce n'est pas "la femme du vampire". En gros, cela se traduit par "une épouse morte". Étrange non ? Je perçois là une tentative marketing pour vendre le livre... Et en regardant les commentaire sur Amazon, je l'ai bien remarqué. Certaines personnes s'attendaient à un roman bien bit-lit, et donc ont été réellement déçues. 

L'histoire est bien différente de ce genre du bit-lit. Le vampire dans l'histoire, je l'ai attendu très longtemps, et ce n'est qu'au dernier tiers du roman qu'on aperçoit le terme vampire.
Retraçons un peu l'histoire :

"Il y a des instants dans la vie où le coeur s'arrête de battre et où le sang se glace. Aujourd'hui, je sais que c'est le baiser de la mort qui nous effleure pendant ces quelques secondes."
Au XVIIIème siècle, en Serbie, la jeune Jasna est vendue par son père à Jovan, un riche propriétaire, qui cherche une épouse pour son fils Danilo. Elle quitte alors ses soeurs et la maison paternelle pour s'installer dans les trois mystérieuses tours de la famille Vuković. Très vite, Jasna réalise que son mari cache un sombre secret. Une fois le mariage célébré, il ne l'approchera plus jamais. Des faits effrayants se produisent : morts suspectes de villageois, moutons égorgés, chevaux blessés... Danilo serait-il un vampire ? C'est avec Dušan, un bûcheron fantasque - le seul à lui avoir tendu la main- que Jasna va découvrir toute la vérité.
Beaucoup de personnes ne s'attendaient pas à un ouvrage faisant un retour sur les origines du vampire, celui de l'est, celui qui effraie, celui qui provient de la célèbre région de Transylvanie. Pourtant, c'est bien de cela dont il s'agit. Et c'est tant mieux si j'ose dire. Avec toutes ces histoires d'amour florissantes qui portent comme sujet les vampires, il fallait un retour aux sources. Le vampire a fait peur, il suffit de connaître l'histoire de Vlad l'empaleur pour le savoir. Et dans ce roman, le vampire fait peur aussi. Au début, il n'est qu'une méfiance, qu'un mot qu'on pense mais que l'on n'ose pas prononcer sous peine d'être foudroyé par la malchance. Ici, le vampire n'a pas de prénom, on l'appelle tout simplement Vampire. Et il a un statut vraiment particulier, mi-bête mi-homme. Il y a une volonté de tolérance du vampire ; l'héroïne, horrifiée au départ par sa vue, va changer d'opinion au sujet du vampire, et va vouloir le protéger. En tout cas, il n'y a pas d'histoire d'amour entre Jasna, l'héroïne, et le vampire ! C'est ce qui fait vraiment plaisir.

Ce que j'ai aimé dans ce bouquin, c'est son retour aux sources. La Serbie, un pays de l'est, dispose de nombreuses légendes au sujet des vampires. On retrouve aussi les quelques rituels pour échapper au mal du vampire, comme le fameux ail, de l'aubépine, des croix chrétiennes. La Serbie a beau être un pays chrétien, l'orthodoxie est quelque chose de totalement différent de notre catholicisme, et j'ai apprécié observer les différentes coutumes et traditions, comme le mariage qui doit normalement s'effectuer en automne, plein de petits détails qui ne sont pas passé à la trappe de la traduction, et qui rendent l'oeuvre totalement intéressante du début à la fin.On retrouve aussi cette haine entre Serbes, et Turcs, ces derniers représentant le mal, le pécher, et j'en passe encore.
 Il est tout à fait possible d'imaginer les lieux, qui sont relativement restreints, mais qui permettent de bien cerner le décor, et de l'apprécier encore plus.
Evidemment, ce roman brave la condition de la femme de l'époque, afin d'en faire une héroïne attachante sans pour autant la rendre anachronique. Mariée à 16 ans, cette jeune fille aurait pu être la parfaite femme au foyer, c'était son rôle après tout. Mais en cherchant les secrets qui rongent sa nouvelle famille, elle fait preuve d'indépendance et d'une profonde solitude. Venant de Hongrie il me semble, elle a dû recommencer une vie, chose non facile. Cette quête la donc rendue plus mature, et fait que ce roman est vraiment à part dans l'univers de la bit-lit.

Autre chose pratique, l'éditeur a fournit un petit mémo au début du roman en ce qui concerne la prononciation des noms. Au début, c'est un peu compliqué, n'étant pas germanophone, mais au fil du roman on s'y retrouve bien, le roman étant assez long justement pour s'y retrouver.

Au final, ce livre est une grosse surprise pour moi, très positive. Déjà par la couverture, je ne m'attendais pas à une histoire de ce style, bien au contraire ! L'histoire est vraiment attachante, et il est impossible de lâcher le bouquin quand on est proche de la fin. Je le conseille vivement à tous ceux qui en ont marre de ces Twilight et compagnie !

2 commentaires:

  1. Ah, je suis bien content qu'il t'ait plu, ça confirme les bonnes critiques que j'avais déjà pu lire à son sujet! Je vais m'empresser de mettre le nez dedans je crois =D
    Su le site officiel de l'auteure, elle explique que c'est avant tout un roman historique car il prend sa source dans des faits d'hiver réels survenues en Serbie à cette époque. Tout ce que tu nous dis sur les coutumes et légendes de l'époque ne m'étonne pas : Nina Blazon est une journaliste réputée et elle a sûrement du se documenter très méticuleusement pour écrire son roman!
    Tu m'as vraiment donné encore plus envie de le lire =D

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  2. En tout cas, cela me donne envie de lire d'autres livres d'elle ! Jette-toi dedans dès que tu peux, tu ne le regretteras pas :p

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