mercredi 21 août 2013

Le siècle Mécanique, Boneshaker, Cherie Priest


Nous sommes en 1880. La Guerre Civile américaine fait rage depuis plus de deux décennies, poussant les avancées technologiques dans d’étranges et terribles directions. Des dirigeables de combat sillonnent le ciel, et des véhicules blindés rampent dans les tranchées. Les scientifiques de l’armée détournent les lois de la nature et échangent leur âme contre des armes surnaturelles alimentées par le feu, la vapeur et le sang. Bienvenue dans le Siècle Mécanique, un siècle sombre et différent. C’est dans ce monde que vit Briar Wilkes et son fils. Elle est la veuve de l’infâme Dr. Blue, créateur du Boneshaker, la machine qui détruisit Seattle, perçant par-là même une poche de gaz qui transforma les vivants en non-morts. Mais un beau jour, son fils décide de pénétrer dans Seattle dans l’espoir de réécrire l’histoire. Sa quête le conduira dans une ville en ruine grouillant de morts-vivants affamés, de pirates de l’air, de seigneurs criminels et de réfugiés armés jusqu’aux dents. Seule Briar peut le ramener vivant.

Bienvenu dans le Siècle Mécanique ! Un ensemble composé de 6 romans, de toute évidence racontant une histoire différente suivant les tomes.
Le premier est celui que je vous présente ici, Boneshaker, sorti en 2009 en anglais, et 2010 pour nous amis français chez Panini Eclipse ! Il a reçu le prix Locus du meilleur roman de SF en 2010.
Clementine, le deuxième tome –qui devrait arriver dans ma boite aux lettres aujourd’hui même :D, est sorti quant à lui en 2010 en vo, puis en 2011 en France.
Ces deux romans ont été réédités en 2013, toujours chez Panini. Pour un prix plus que modeste, courrez les acheter !
Dreadnought, le 3ème tome, sort chez nous le 16 octobre 2013. Les suivants sont : Ganymede (2011), The Inexplicables (2012), et Fiddlehead (2013)


Que dire de Boneshaker… Beaucoup de choses. C’est très différent de ce que j’ai pour habitude de lire. Je commence à mettre un pied dans le Steampunk, ce genre si particulier mêlant vapeur, mécanique, dirigeables, et autres inventions génialement puissantes en tout genre. Ce roman est à mon sens, un parfait exemple du roman Steampunk.
C’est l’histoire d’un Seattle déchu, presque vidé de sa population à cause de la libération d’un gaz extrêmement dévastateur, le fléau.  
La cause, cette machine appelée Boneshaker. Dès lors, la population a fui hors des enceintes de la ville, non loin de là… Ceux qui sont restés à l’intérieur de la ville sont devenus… Des puants, des êtres abominables dans leur description autant que dans leurs actions. En lisant ce roman, j’ai repensé à The Walking Dead… Ces zombies partout, avides de chair fraiche. Cela apporte de l’adrénaline, du piquant, une plus grande notion de survie… Bref j’adhère !
Vous voulez des dirigeables ? Vous en avez. Vous voulez des machines infernales ? Vous en avez. Un bras mécanique à la Full Metal Alchemist ? Il y a aussi. Des masques à gaz ? Pas de problème.
J’ai beau vanter les mérites de ce livre… J’ai mis un certain temps à m’y accrocher. Vers la 125ème page si vous voyez ce que je veux dire. Alors oui il faut mettre en place l’histoire, c’est long… Le début du roman m’a semblé très descriptif, c’est essentiel je ne dirais pas le contraire, mais il faut s’accrocher. Surtout qu’au début, l’histoire est concentrée énormément sur Briar, la mère qui va tout faire pour retrouver son fils aventureux à Seattle. Parce que oui, l’histoire est divisée suivant les deux points de vue, celui de Briar, et celui de Zeke, le fils.  Sincèrement, j’attendais avec impatience les parties sur Zeke… Tellement que j’étais déçue, elles arrivaient tardivement, et il y en avait si peu ! De plus, j’ai eu beaucoup de mal à apprécier le personnage de Briar dans la première moitié du roman.
Toutefois, pas de panique ! Ce roman est resté pour moi un énorme coup de cœur. Tout simplement parce que, outre le début un peu longuet, la suite n’en est pas moins excellente ! Pleine d’actions, de rebondissements en tout genre… Pour tout vous dire, j’ai été jusqu’à emmener mon livre au boulot, lire en cachette, quand je pouvais, pour grappiller les moindres pages !

Regardez-moi ces couvertures… Ne vous donne-t-elle pas envie ?  Personnellement, j'attends avec impatience de lire Dreadnought et The Inexplicables... Rien qu'en voyant les couvertures !



En 2011, l'auteur a annoncé l'achat des droits cinématographique de Boneshaker... Pour le moment, toujours rien. Hier même, Cherie disait ceci "I also want a Boneshaker movie and a moon base, but you know, well. We’ll see."... Attendons.

mardi 20 août 2013

De retour !

Un an d'absence. Certes c'est long. Très long même. Diverses raisons personnelles ont fait que, oui, j'ai abandonné ce blog bien trop longtemps. 

Nouvelle vie ! Après une escapade d'une année à Rennes -jolie ville soit dit en passant, à faire une licence d'histoire qui ne m'a pas plu du tout... bref, me voilà de retour en région parisienne pour mon plus grand bonheur ! Appartement plus grand, master en métiers du web, recherche d'alternance... Une vie bien chargée s'offre à moi.

J'ai pas mal d'articles à publier, dont beaucoup de coups de coeur à partager !
En attendant, un petit avant goût de mes prochains articles ;) 

dimanche 2 septembre 2012

Les Enchantements d'Ambremer, Pierre Pevel.

 Depuis quelques temps, je ressentais le besoin de lire "autre chose", quelque chose qui sorte de mes habitudes de lecture. J'avais envie de me lancer dans le steampunk, genre littéraire signifiant "punk à vapeur".  C'est un mélange de science-fiction uchronique qui prend ses sources dans la révolution industrielle et l'époque victorienne. Evidemment, le steampunk a été décliné et il est tout à fait plausible de le trouver dans des romans de fantasy, comme celui que je vais vous présenter ici.
Paris, 1909. La Tour Eiffel est en bois blanc, les sirènes se baignent dans la seine, des farfadets se promènent dans le bois de vincennes... et une ligne de métro relie la ville à l'outremonde, le pays des fées, et à sa capitale Ambremer Louis Denizart Hippolyte Griffont est mage du cercle Cyan, un club de gentlemen-magiciens. chargé d'enquête sur un trafic d'objets enchantés, il se retrouve impliqué dans une série de meurtres. L'affaire est épineuse et griffont doit affronter bien des dangers un puissant sorcier, d'immortelles gargouilles et, par-dessus tout, l'association forcée avec Isabel de Saint-Gil, une fée renégate que le mage ne connaît que trop bien...
 D'ordinaire pas trop fan de fantasy - j'avais essayé d'en lire dans ma jeunesse sans succès, ce roman m'a réconcilié avec la fantasy, pour chose sûre. Peut-être parce que la fantasy n'y est pas excessive à mon goût on va dire. A l'exception que ce roman m'a littéralement enchanté !

Donc, ce roman est pour moi un gros coup de coeur. Sans trop de description fantaisiste, on parvient toutefois facilement à se dessiner les formes des personnages, les descriptions étant courtes mais précises. Ainsi, comment ne pas tomber sous le charme d'Isabel de Saint-Gil ? Elle qui maîtrise l'art de l'enchantement et qui sait se rendre irrésistible aux yeux des différents personnages, le lecteur n'en est pas moins conquis. C'est en partie ce qui fait le charme du roman. Puisque, de ce fait, il ne m'a été très difficile à chaque fois de poser ce roman. 

Au début, les histoires des deux groupes principaux sont séparés : d'un côté nous avons celle d'Isabel de Saint-Gil et sa petite bande venant de l'OutreMonde, et de l'autre nous avons Griffont, le mage, celui qui va aider la police à résoudre toutes ces histoires de meurtres bizarres. Donc, après le steampunk, la fantasy, on a une partie policière ! Et je peux le dire, tous ces genres sont maîtrisés et employés à la perfection. Pas de superflu. Tout juste ce qu'il faut. Bon, les grands méchants de l'histoire, on sait assez vite de qui il s'agit : une méchante reine de l'OutreMonde, et ses deux énormes gargouilles sanguinaires. Voilà qui change de l'ordinaire pour nos amis policiers. 

Ce qui j'ai apprécié dans ce roman, c'est les trajets qu'effectuent les personnages. Pas du tout sauté, ils ne sont pas anodins. On se complaît à suivre les personnages à la trace, puisque le trajet nous est fourni ! Et quand on a habité à Paris, cela nous rend un peu nostalgique, au point qu'on a envie de visiter le Paris de Pierre Pevel, ce Paris qui semble si merveilleux sous sa plume.


J'ai découvert ce roman par hasard, sachant que je désirais en fait acquérir Viktoria 91 du même auteur, mais disons qu'il est INTROUVABLE. Et ****. Je ne suis pas déçue de celui-ci en tout cas, au point que je pense que je serais capable de le relire d'ici quelques mois. D'ailleurs, au cours de ma lecture, j'ai découvert qu'il y avait une suite, un tome 2, se nommant L'elixir d'oubli. J'avais vite fait des recherches en me rendant compte qu'il était impossible de se le procurer à moins de 36 euros ... J'étais tellement déçue ! Mais Amazon m'a sauvé la vie. Une fois que j'ai fini ce livre, le lendemain même, je retourne sur cette fameuse page Amazon et MIRACLE, Amazon a été réapprovisionné, comme par magie ! En neuf, 15 euros. Du coup, ce sera sûrement ma prochaine critique sur ce blog !

dimanche 12 août 2012

La femme du vampire, Nina Blazon.

Voici le genre de couverture et même de titre qui ne me donne pas envie de lire. Pourtant, je l'ai lu parce qu'il m'a été conseillé par un ami de très bon goût ! 
Cette jeune femme, habillée de rouge, et ce titre La femme du vampire pourrait faire parti d'un univers dit "bit-lit" décrit dans ce blog-ci : Books-tea-pie : bit-lit. Un univers bien à la Twilight (romans que j'ai lu, mais que je n'ai pas eu le courage de terminer tellement je trouvais que l'histoire partait en cacahuète pour rester gentille), où les vampire sont gentils, beaux à tel point que toutes les filles en tombent amoureuses. A ceci, je dis STOP. Alors, en voyant cette couverture, n'importe qui se dit qu'il s'agit d'un roman bit-lit qui raconte l'histoire d'une femme plutôt normale mariée à un vampire.

Détrompez-vous ! Cette couverture est traître ! Je recherche actuellement la traduction véritable du titre originel, qui se trouve être Totenbraut. Et de ce que je peux en penser, ce n'est pas "la femme du vampire". En gros, cela se traduit par "une épouse morte". Étrange non ? Je perçois là une tentative marketing pour vendre le livre... Et en regardant les commentaire sur Amazon, je l'ai bien remarqué. Certaines personnes s'attendaient à un roman bien bit-lit, et donc ont été réellement déçues. 

L'histoire est bien différente de ce genre du bit-lit. Le vampire dans l'histoire, je l'ai attendu très longtemps, et ce n'est qu'au dernier tiers du roman qu'on aperçoit le terme vampire.
Retraçons un peu l'histoire :

"Il y a des instants dans la vie où le coeur s'arrête de battre et où le sang se glace. Aujourd'hui, je sais que c'est le baiser de la mort qui nous effleure pendant ces quelques secondes."
Au XVIIIème siècle, en Serbie, la jeune Jasna est vendue par son père à Jovan, un riche propriétaire, qui cherche une épouse pour son fils Danilo. Elle quitte alors ses soeurs et la maison paternelle pour s'installer dans les trois mystérieuses tours de la famille Vuković. Très vite, Jasna réalise que son mari cache un sombre secret. Une fois le mariage célébré, il ne l'approchera plus jamais. Des faits effrayants se produisent : morts suspectes de villageois, moutons égorgés, chevaux blessés... Danilo serait-il un vampire ? C'est avec Dušan, un bûcheron fantasque - le seul à lui avoir tendu la main- que Jasna va découvrir toute la vérité.
Beaucoup de personnes ne s'attendaient pas à un ouvrage faisant un retour sur les origines du vampire, celui de l'est, celui qui effraie, celui qui provient de la célèbre région de Transylvanie. Pourtant, c'est bien de cela dont il s'agit. Et c'est tant mieux si j'ose dire. Avec toutes ces histoires d'amour florissantes qui portent comme sujet les vampires, il fallait un retour aux sources. Le vampire a fait peur, il suffit de connaître l'histoire de Vlad l'empaleur pour le savoir. Et dans ce roman, le vampire fait peur aussi. Au début, il n'est qu'une méfiance, qu'un mot qu'on pense mais que l'on n'ose pas prononcer sous peine d'être foudroyé par la malchance. Ici, le vampire n'a pas de prénom, on l'appelle tout simplement Vampire. Et il a un statut vraiment particulier, mi-bête mi-homme. Il y a une volonté de tolérance du vampire ; l'héroïne, horrifiée au départ par sa vue, va changer d'opinion au sujet du vampire, et va vouloir le protéger. En tout cas, il n'y a pas d'histoire d'amour entre Jasna, l'héroïne, et le vampire ! C'est ce qui fait vraiment plaisir.

Ce que j'ai aimé dans ce bouquin, c'est son retour aux sources. La Serbie, un pays de l'est, dispose de nombreuses légendes au sujet des vampires. On retrouve aussi les quelques rituels pour échapper au mal du vampire, comme le fameux ail, de l'aubépine, des croix chrétiennes. La Serbie a beau être un pays chrétien, l'orthodoxie est quelque chose de totalement différent de notre catholicisme, et j'ai apprécié observer les différentes coutumes et traditions, comme le mariage qui doit normalement s'effectuer en automne, plein de petits détails qui ne sont pas passé à la trappe de la traduction, et qui rendent l'oeuvre totalement intéressante du début à la fin.On retrouve aussi cette haine entre Serbes, et Turcs, ces derniers représentant le mal, le pécher, et j'en passe encore.
 Il est tout à fait possible d'imaginer les lieux, qui sont relativement restreints, mais qui permettent de bien cerner le décor, et de l'apprécier encore plus.
Evidemment, ce roman brave la condition de la femme de l'époque, afin d'en faire une héroïne attachante sans pour autant la rendre anachronique. Mariée à 16 ans, cette jeune fille aurait pu être la parfaite femme au foyer, c'était son rôle après tout. Mais en cherchant les secrets qui rongent sa nouvelle famille, elle fait preuve d'indépendance et d'une profonde solitude. Venant de Hongrie il me semble, elle a dû recommencer une vie, chose non facile. Cette quête la donc rendue plus mature, et fait que ce roman est vraiment à part dans l'univers de la bit-lit.

Autre chose pratique, l'éditeur a fournit un petit mémo au début du roman en ce qui concerne la prononciation des noms. Au début, c'est un peu compliqué, n'étant pas germanophone, mais au fil du roman on s'y retrouve bien, le roman étant assez long justement pour s'y retrouver.

Au final, ce livre est une grosse surprise pour moi, très positive. Déjà par la couverture, je ne m'attendais pas à une histoire de ce style, bien au contraire ! L'histoire est vraiment attachante, et il est impossible de lâcher le bouquin quand on est proche de la fin. Je le conseille vivement à tous ceux qui en ont marre de ces Twilight et compagnie !

jeudi 5 juillet 2012

La mécanique du coeur, Mathias Malzieu

Voici un livre qui trônait dans ma bibliothèque depuis un long moment, et malheureusement je l'avais mis de côté, à tord. A plusieurs reprises, on me l'avait vivement conseillé et j'ai laissé le temps prendre le dessus. Cette fois, je l'ai ressorti de la poussière et je me suis plongée littéralement dedans. 
Edimbourg, 1874 : le jour le plus froid du monde. Lorsque Jack naît, son coeur gelé se brise immédiatement. La sage-femme le remplace par une horloge et le sauve. Depuis lors, il doit prendre soin d'en remonter chaque matin le mécanisme. Mais gare aux passions ! Le regard de braise d'une petite chanteuse andalouse va mettre le coeur de Jack à rude épreuve... Un conte initiatique cruel et merveilleux.

Mathias Malzieu est le chanteur de Dionysos. On pourrait se poser des questions quant à son intention d'écrire plus que des chansons ; j'attendais donc beaucoup de ce roman. Mais j'ai été très agréablement surprise dès les premières lignes. Chaque ligne est traversée par de la magie. Ce monde que nous crée Malzieu, il ressemble un peu à du Tim Burton. C'est sombre, mais touchant. C'est étrange, mais on aime ce monde. 

Le XIXème siècle est une période parfaite pour ce genre d'ambiance sombre à souhait. On se dit qu'il aurait été tout à fait imaginable de mettre une horloge pour soutenir le coeur. Après tout, aujourd'hui nous avons le "Pacemaker" comme stimulateur cardiaque. Ce n'est pas du tout un sujet léger qu'a choisi l'auteur, bien au contraire. Le thème de la maladie en entraîne bien d'autres, qui en sont touchants... On sait tous à quel point les enfants sont moqueurs entre eux et ce roman nous trace le mal-être de ce petit Jack, qui possède quelque chose d'unique, que personne d'autre de possède : une horloge avec un coucou dans son coeur, qui ressort de sa poitrine. Cela fait du bruit, cela fait peur, ce tic tac qui n'en finit plus. C'est ce thème de l'intolérance qui m'a véritablement frappé dans La mécanique du coeur,  la différence nous joue bien des tours, et il est dur de se faire accepter tel que nous sommes vraiment, surtout quand nous sommes enfants, et où on nous apprend à être "normal". Ce roman nous laisse réfléchir sur cette notion de normalité ; de quoi s'agit-il vraiment ? Peut-on vraiment la délimiter ? Ce petit, il ne se fait accepter que par les personnes qui ne pourrait pas entrer dans cette normalité justement : Madeleine, sage-femme qui a eu le malheur de ne pas pouvoir mettre au monde un enfant, qui est dite sorcière, deux prostitués, et un alcoolique. On peut dire que le pauvre n'a rien pour lui, à l'exception de son amour pour une petite danseuse andalouse à moitié myope, mais mignonne à souhait.

Et comme tous les petits garçons de son âge, il tombe amoureux. La figure de l'amour dans ce roman est très sombre, et surtout désespérante. Tout au long de l'histoire, on suit les rebondissements avec une hâte, c'est qu'à la fin les deux jeunes se rejoignent et vivent leur amour sans se soucier du monde. Au fil des lignes, on espère, comme le petit Jack, que son bonheur est proche. L'attachement à ce personnage est énorme, Malzieu est parvenu à rendre cet enfant tendre, attachant, au point qu'on aimerait bien être à côté de Jack, le guider, être en quelque sorte sa conscience. Peut-être est-ce mon côté maternel qui resurgit.

Ce roman regorge aussi de surprises totalement inattendues ! Des personnages célèbres apparaissent dans l'histoire, comme Jack l'éventreur ou encore Georges Mélies et son côté un peu déjanté. Le second possède un rôle vraiment important dans ce roman, c'est ce qui est appréciable. Rendre vie à une personne aussi génial, c'est vraiment un super hommage.

Ma mécanique du coeur est vraiment une grosse surprise pour moi. Je me suis laissée embarquée dans cette histoire touchante et au final, elle m'a fait un bien fou. Je cherchais quelque chose d'original, et je passais mes lectures en cherchant le roman qui serait le déclic pour moi. Je suis bien tombée. A tous ceux qui hésite, foncez ! Vous ne serez pas déçus !

Un film apparemment est en cours... En espérant qu'il soit à la hauteur de cette oeuvre magnifique !

samedi 23 juin 2012

Petit hommage à Boris Vian.

Qui ne connaît pas Boris Vian, même de nom ? Cet homme était pour moi un prodige de la musique et de la littérature. Malheureusement, il s'est éteint le 23 juin 1959, nous commémorons aujourd'hui sa mort tragique, une crise cardiaque lors de la projection du film J'irai cracher sur vos tombes tiré de son roman. J'ai décidé aujourd'hui de faire un point sur certains de ses chefs d'oeuvre que j'ai dévoré et que je dévore encore.

J'irai cracher sur vos tombes est le premier roman que j'ai lu de Boris Vian, durant la période de la fin du lycée. Ce roman a crée une vive polémique dès le moment où il est sorti. Déjà par l'utilisation d'un pseudonyme - Vernon Sullivan. L'histoire, c'est celle d'un garçon plutôt métisse qui vit dans le sud des Etats-Unis. Ce garçon voit son frère pendu parce qu'il affichait une relation avec une femme blanche. Par vengeance, il va changer de ville et devenir libraire, se faire des amis tournant dans le genre alcool et sexe. Lire du Boris Vian, c'est facile : c'est court, simple à lire, très drôle, mais surtout très critique. L'humour est cynique à souhait, et c'est ce qui me plaît. Je considère que la littérature est une arme très puissante, et en lisant cette oeuvre, on comprend bien pourquoi. La critique de la société se fait vive au point que l'histoire se transforme, c'est ce qui fait que ce roman est une prouesse. Il est évident que je conseille cette lecture, parce qu'il s'agit d'un classique incontournable et divertissant.
Il existe donc un film tiré de ce roman, qui est sorti donc en 1959. Le problème de ce film, c'est qu'il a littéralement tué Boris Vian, puisque ce dernier est mort d'une crise cardiaque lors de la première projection. Je l'ai téléchargé, mais je ne l'ai pas encore regardé, je ne peux donc pas encore attester de sa nullité. 

L'écume des jours est peut être bien son roman le plus connu et le plus apprécié ; à juste titre. Je possède une magnifique version, dégotée lors d'une foire aux livres à Chaumont organisée par Amnesty Internationale. 
Je trouve cette version magnifique, et ce livre reste pour moi l'un des plus beaux que je possède, aussi bien pour son apparence que pour son contenu. Je me rappelle encore la première fois que j'ai fini cette merveille, j'en ai été bouleversée pendant plusieurs jours. J'ai pleuré comme une madeleine et je n'en revenais toujours pas. Je n'ai jamais vraiment ressenti ce genre de chose avant cette lecture. La poésie qui se dégage de ce roman est sublime, et j'ai adoré toute l'histoire qui tourne autour du nénuphar... mal de Chloé, la petite amie de Colin. 
Tout dans ce roman est bouleversant. L'histoire commence par des inversions, on vit dans un monde absurde, mais on aime ça. Les souris ne sont pas rejetées. Colin est le héros de ce roman, il est riche et n'a pas besoin de travailler. Par contre, son ami Chick est ingénieur, et n'a pas assez pour vivre. Rien que par cette inversion, on peut se rendre du monde que nous fournit Boris Vian. C'est absurde, mais ça fonctionne. Tout le monde est bouleversé, et raconter son histoire, c'est détruire l'image qu'insuffle Vian au fil de la lecture. Petite anecdote sympa, Chick est un fan de Jean-Sol Partre ! 
Une version cinématographique est actuellement en cours de préparation par le réalisateur Michel Gondry et comment dire... Je suis réellement sceptique. Quand je vois ses films, hum c'est pas du grand film. Par exemple, j'ai détesté Eternal Sunshine of the Spotless Mind, ou encore the Green Hornet (celui là je ne l'ai même pas regardé...). Je n'ai pas vraiment envie de voir ce chef d'oeuvre passé entre ses mains... Je ne veux pas trop m'avancer, parce qu'après tout, ça sera peut être un film pas mal. Mais je reste tout de même sceptique. Réponse en 2013 de toute façon.

Et on tuera tous les affreux, c'est aussi un de mes coups de coeur de Vian. Ici se dégage une vraie critique de la beauté et le titre est vraiment explicite. Enlevé un jeune homme sublime, qui est décidé à rester vierge jusqu'à ses 20 ans, le forcer à faire l'amour avec une femme sublime... Et une enquête ! Ce roman m'a laissé de bons souvenirs, et quand j'y repense, j'ai beaucoup ri en le lisant. Certes, ce n'est pas mon préféré, que je ne trouve pas aussi profond que les deux romans cités plus haut. Cependant, il n'en reste pas moins un délice. 






L'oeuvre de Boris Vian est riche et profonde. Réaliser un seul article sur lui serait le réduire à l'état de poussière, alors même qu'il a crée un univers immensément riche. Je n'ai pas encore lu toutes ses oeuvres, que je réserve pour des moments disons importants de ma vie. C'est un peu bête, j'adore le lire et je pourrais tout dévorer d'une traite. Pourtant, je souhaite le savourer pour conserver les plaisirs. 

vendredi 15 juin 2012

Shutter Island.

Shutter Island, Dennis Lehane.

Voici donc un petit bouquin que j'ai dévoré il y a déjà pas mal de temps (genre 3-4 mois), mais faute de temps à cause de mes études bien prenantes, je n'ai pas pu donner un petit avis ici même, alors je rattrape mon erreur aujourd'hui même !

Nous sommes dans les années cinquante. Au large de Boston, sur un îlot nommé "Shutter Island" se dresse un groupe de bâtiments à l’allure sinistre. C’est un hôpital psychiatrique dont les patients, tous gravement atteints, ont commis des meurtres. Lorsque le ferry assurant la liaison avec le continent aborde ce jour-là, deux hommes en descendent : le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule. Ils sont venus à la demande des autorités de la prison-hôpital car l’une des patientes, Rachel Solando, manque à l’appel. Comment a-t-elle pu sortir d’une cellule fermée à clé de l’extérieur ? Le seul indice retrouvé dans la pièce est une feuille de papier sur laquelle on peut lire une suite de chiffres et de lettres sans signification apparente. Oeuvre incohérente d’une malade ou cryptogramme ? Au fur et à mesure que le temps passe, les deux policiers s’enfoncent dans un monde de plus en plus opaque et angoissant, jusqu’au choc final de la vérité. Avec Shutter Island, Dennis Lehane est au sommet de son art.
En 2010, je suis allée voir ce film au cinéma. J'aime beaucoup les films de Leonardo Di Caprio en général, bien souvent dans les films de Martin Scorsese comme celui-ci. Je me rappelle ma sortie du cinéma... Époustouflée ! S'ensuivit alors une longue discussion sur la fin de cette histoire brillante. Quand j'ai eu l'occasion de me "procurer" cette petite perle au Salon du livre de Paris 2012, j'ai sauté sur l'occasion. Tout simplement parce que le film m'avait vraiment marqué. En deux ans, j'avais tout de même oublié plus de la moitié du film, donc le lire ne me posait pas de problème.
Il est vrai que lire un thriller quand on a déjà vu son adaptation au cinéma, cela peut paraître étrange. Quand on découvre la fin, toute l'histoire est élucidée, au point qu'on pourrait ne plus avoir envie de retrouver cette histoire même si elle est dans un bon bouquin. Je n'ai par ailleurs pas l'habitude de lire des thrillers, me contentant d'une littérature un peu plus traditionnelle on va dire, plus classique - je lis en ce moment Madame Bovary de Flaubert. Lire Shutter Island était pour moi un second souffle, un moyen de changer de registre tout en sachant qu'il s'agit d'une valeur sûre.

Une fois ouvert, il m'était pénible de refermer ce livre. Un peu comme on relit un livre, je me suis prise au jeu de la recherche d'indices qui me dévoileraient la fin que je connais déjà. Il y en a ! Ce sont quelques subtilités, mais cela est vraiment présent à trouver. Plus j'avançais dans ma lecture, plus je me rendais compte que je parvenais à déchiffrer cette histoire incroyable. Vous dévoilez cette histoire, outre le résumez que vous voyez sur le dessus, serait un parjure ! Car cela ne servirait plus à rien de lire ce thriller, c'est le but. 

La lecture se fait assez facilement, ce n'est pas un livre réellement complexe, ce qui me laisse penser qu'il a été assez bien traduit. Les phrases ne sont pas lourdes à la lecture, ce qui fait qu'on se laisse facilement emportée par l'histoire. Comme je n'ai jamais lu de thriller à l'exception de celui-ci, je n'ai aucune comparaison à faire... Je ne doute pas qu'il y a meilleur thriller, mais je pense qu'il doit y avoir sincèrement bien pire ! Parce qu'à part le début qui est un peu long à démarrer, où il faut bien comprendre les différentes analepses et prolepses, la lecture se réalise de plus en plus facilement, une fois le processus compris.
Par contre, je peux comparer au film et j'assure que le livre est tout aussi bien. J'ai été agréablement surprise par la fidélité du film en règle général, peu de passages ont été modifié ou omis. Mon seul regret, c'est vraiment la psychologie des personnages qui n'est pas accentuée dans l'oeuvre. Dans un sens, le film m'a vraiment aidé de ce point de vue là. Parce qu'il s'agit vraiment là du point faible de ce livre.
Autre petit problème en ce qui concerne la version poche, c'est que la couverture s'abîme bien trop vite - alors que j'ai l'habitude de prendre bien soin de mes petits livres fétiches, c'est dur à vivre ! 

Toutefois, à ceux qui n'aurait pas vu le film ni lu le livre, je conseille vraiment les deux. Le livre n'est pas très gros, alors la longueur ne devrait pas rebuter les personnes intéressées.